Les machines à sous (M.A.S.) ou Bandits Manchots

     L’Américain Charles Fey en 1905 invente la Liberty Bell, première « Machine à sous » à trois rouleaux à paiement direct véritable ancêtre de nos machines à sous électroniques qui peuplent nos casinos depuis 1970 mais aussi bars, cafétérias dans d’autres pays comme l’Espagne.

     Depuis la fin du XIXème certaines machines existaient déjà mais moins sophistiquées à l’époque le joueur ne pouvait gagner que des jetons de consommation au bar. Grâce à l’ingéniosité de Fey le nombre de combinaisons augmente considérablement procurant d’avantage de surprise et de plaisir.

     Désormais le joueur ne se contente pas de jetons à échanger au bar mais de l’argent sonnant et trébuchant. Au début Charles Fey avait dessiné une cloche, un fer à cheval, un carreau, un cœur, un pique sur les rouleaux ; des symboles disparus sur les jackpots actuels.

     En 1910 la législation américaine interdit les jeux d’argent, un fabricant américain trouve l’astucieuse idée de transformer les machines en distributeurs à bonbons.
     Sur les rouleaux il dessine des parfums : cerise, citron, prune… fruits qui sont encore présents sur les rouleaux, seule la cloche a été conservée pour rendre hommage à son génial inventeur.

     Impossible de tricher désormais avec la « Liberty Bell » car pour jouer il faut avoir introduit une pièce dont la seule présence provoque une résistance dans le mouvement du manche. Cependant à l’époque le joueur ne peut jouer qu’une pièce à la fois, les gains sont fixés en rapport des combinaisons.

     Drôle d’histoire et d’aventure que celle de la machine de Charles Fey parfois interdite, souvent clandestine, parfois autorisée ou tolérée pendant tout le XXème siècle.

     Appelée tantôt M.A.S., souvent à tort « JackPot » puis bandit manchot, expression familière à la connotation sulfureuse car très souvent exploitée par la Mafia.
Machines à sous
          A - Exploitation des M.A.S.

     La loi impose aux détenteurs de licence de M.A.S. une redistribution supérieure à 85% mais en réalité le taux de redistribution reste nettement supérieur, il varie de 92% à 95% approchant les 98% aux ouvertures de casino ou pendant les campagnes publicitaires. Le choix du taux de redistribution dépend essentiellement de la politique marketing du casino. Il faut trouver le juste équilibre entre le plaisir du jeu pour le joueur et la marge bénéficiaire de l’établissement.

     La véritable stratégie est beaucoup plus triviale et réaliste, c’est celle de la poule et de ses œufs : il vaut mieux récolter les œufs que de tuer la poule pour la manger, par conséquent vous l’aurez compris : la poule doit continuer à se nourrir régulièrement pour survivre et pondre des œufs. CQFD.

     Le choix des emplacements dans la salle est soigneusement étudié, la musique et le décor aussi, cela fait partie intégrante du marketing. D’ailleurs les casinos ont su créer tout un univers, tout un environnement pour capter l’attention du joueur.

     Restauration alléchante et pratique, spectacles variés, concerts, pièces de théâtre, tout est fait pour soulager les frustrations du perdant en lui offrant des contreparties ludiques et distrayantes. Les joueurs réguliers et généreux sont très souvent sollicités par les Directeurs qui leur distribuent des places gratuites pour les spectacles ou des invitations pour le restaurant.

     Tout cela est de bonne guerre et tout à fait légal et contrôlé, le joueur est majeur et vacciné, personne ne l’oblige à venir brûler son argent au casino. D’ailleurs il est tout à fait possible de jouer modérément et de profiter du côté ludique pour passer une bonne soirée entre amis et ne pas chercher systématiquement à faire fortune, ce serait une illusion dangereuse.
          B - Fonctionnement et contrôle technique

     De la mécanique à l’électronique les M.A.S. ont très peu évolué en apparence, même le bras court du « bandit manchot » subsiste mais le cœur du système a été profondément modifié. Désormais c’est un générateur de hasard électronique le TRG « Time Random Generator » qui gère les combinaisons. Le générateur choisit des combinaisons de 3 symboles de façon aléatoire tout en garantissant à long terme le taux de redistribution choisit par le casino.

     Le TRG travaille en permanence même quand la machine est au repos, il balaie constamment des milliers de combinaisons, à chaque millième de seconde il tombe sur un chiffre compris entre 0 et 1012, dès que le joueur appuie sur le bouton ou actionne le bras, le générateur choisit le numéro en cours et les deux suivants l’attribuant aux trois rouleaux. Le TRG calcule alors le reste de la division de chaque nombre tombé (entre 0 et 1012) par un multiple de 2.

     Le résidu obtenu représente le premier symbole retenu, ainsi de suite pour les deux autres nombres. Ainsi est choisi l’ensemble des trois symboles de façon aléatoire. Evidemment plus un symbole est représenté plus il a de chance de sortir.

     Cette explication démontre à quel point il est faux de croire qu’une machine n’ayant pas payé pendant longtemps est susceptible de cracher le jackpot, le générateur électronique garantit en effet la même probabilité à chaque tour de balayage de gagner le jackpot.

     Les joueurs astucieux et observateurs ont même remarqué l’inverse dans la pratique, en effet c’est souvent une machine qui « donne » qui continue à payer, c’est la loi des grands nombres qui régit ce système garantissant que seul le hasard est responsable du résultat.
P.G.
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